Greenpeace ne lache pas les fabriquants de produits technologiques et se penche en ce moment sur les consoles de jeux qui envahissent le marché du jouet pour petits et grands.
Publié hier, un nouveau rapport de l'organisation environnementale met le focus sur trois des plus populaires consoles : La PS3 de Sony, la Xbox de Microsoft et la Wii de Nintendo. Le but étant de mesurer l'impact écologique des composants utilisés pour leur fabrication.
Résultat, aucune de ses trois consoles ne sort du lot. "Aujourd'hui, aussi bizarre que ça puisse paraître, les consoles de jeux ne sont pas considérées comme des jouets. Qu'elles le soient ou non, il est inadmissible qu'elles contiennent des substances chimiques dangereuses pour l'environnement et la santé humaine", déclare Zeina Al Hajj, de Greenpeace international.
Au nombre des substances chimiques dangereuses trouvées dans les consoles, on compte notamment du brome et des phtalates. Comme le souligne l'étude, l'un de ces phtalates, le DEHP, est connu pour perturber le développement sexuel des mammifères, humains compris, en particulier chez les individus mâles. Par ailleurs, l'utilisation d'un autre phtalate, le DINP, que Greenpeace a trouvé dans la Xbox 360, est interdit dans les jouets destinés aux enfants.
L'étude qui se penche également sur la contamination des sols qu'engendrent les consoles obsolètes dans les sites d'enfouissement, émet un avis optimiste et note les efforts réalisés par les fabricants dans le choix des composantes. Par exemple, l'étude révèle que les contacts électriques de la Wii ne contiennent aucune trace d'alliage de béryllium et l'utilisation de PVC et phtalates s'avère limitée. De plus, la PS3 de Sony contient des cartes mères exemptes de brome, et Microsoft a limité l'emploi de matériaux bromés dans la conception du boîtier de sa Xbox 360.
Le gros problème des déchets électroniques
Le marché des consoles de jeux a une des croissances les plus rapides dans l'électronique : plus de 60 millions de produits vendus en 2007, soit 14 % de plus qu’en 2006. Non seulement elles contiennent des produits chimiques dangereux, mais engendrent des masses considérables de déchets, dits « e-déchets ». Comme d’autres appareils électriques et électroniques, les consoles obsolètes se retrouvent le plus souvent sur des décharges publiques et/ou sont envoyées clandestinement vers des pays du Sud, l’Inde et la Chine en particulier, où fleurit le recyclage sauvage. Là-bas, des travailleurs s’intoxiquent et contaminent l’environnement en désossant sans aucune protection ces appareils, pour revendre les métaux précieux et les matières rares et réutiliser d’autres composants pour réparer du matériel d’occasion.
Consultez l'étude complète de Greenpeace
GC.