Si il se dit prudent et "volontairement " exigeant, Nicolas Hulot, hier soir sur France Info, continue à défendre le bien fondé du Grenelle de l'environnement, tout en précisant qu'il y a un enlisement, notamment du au report à l'automne du vote de la loi.
Ce report n'est pas une bonne illustration de l'urgence écologique, surtout à la veille de le présidence française de l'Union européenne. Il aurait en effet été de bon ton que la France prenne ses responsabilités en s'engageant de manière forte.
Sur le processus du Grenelle, dire, comme Noël Mamère que le Grenelle de l'environnement "C'est de l'esbroufe" relève du manque d'objectivité absolu. C'est la première fois qu'il y a eu un travail en commun et il y a une somme d'objectifs incomparables. Mais il faut aujourd'hui avancer et sortir du tout incitatif pour mettre en place des mesures contraignantes parce que nous sommes dans une situation de crise écologique et sociale. Le Grenelle c'est bien, mais il faut aller beaucoup plus loin et le faire aussi avec nos partenaires européens.
"Il ne faut pas décourager la dynamique qui s'est mise en place en France mais garder espoir aujourd'hui devient un acte de bravoure. On a tellement attendu que cela devient maintenant irrecevable".
Au niveau de l'Europe il faut que la France montre l'exemple et démontre qu'à 27, on peut agir plus facilement. Nous avons aujourd'hui deux possibilités. Si on ne prend pas les mesures d'urgence en matière d'économie et d'investissements, nous allons vers une récession. A l'inverse, si on saisit l'opportunité écologique, on peut redonner du sens au progrès et une fierté européenne.
Il faut dire la vérité, cela ne va pas s'améliorer en l'état.
En rappelant que les préjudices portés à l'environnement sont irréversibles, que 75% des reserves de pêches sont surexploitées, que 1% de la biodiversité disparait chaque année, qu'il y a une élévation des températures qui va devenir une catastrophe pour des millions d'habitants, il rappelle aussi que chacun doit prendre sa part de responsabilité et que beaucoup d'espoirs convergent vers l'Europe. "L'Europe est à la bonne échelle géopolitique pour faire jaillir un nouveau modèle économique, non pas basé sur la compétition, mais sur le partage et le juste échange". Plutôt que d'essayer de copier les américains, il nous appartient d'apporter de nouvelles valeurs.
Le Grenelle a commencé à mettre la France au travail, mais avec une trop grande inertie du côté des politiques et des députés, qui n'ont pas une grande spontanéité en matière d'environnement. Nicolas Hulot les appelle donc à faire un vote unanime lors du passage de la loi à la rentrée.
Source : France Info
GC.