Dans un sondage CSA*, 78 % des Français estiment que la réduction du nombre d’espèces animales et végétales « met en danger la survie de l’homme » et 84 % reconnaissent que la protection de la biodiversité est « un enjeu environnemental majeur du XXI e siècle ».
Au même moment, une étude réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle et le Comité français de l’UICN, prévient qu'une espèce d'oiseaux sur quatre nidifiant en France métropolitaine est menacée de disparition.
En effet, 26% des espèces nichant en France métropolitaine risquent de disparaître du territoire national. 73 espèces sur 277 d’oiseaux nicheurs dans l’Hexagone sont actuellement menacées selon l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) qui élabore actuellement la liste rouge des espèces menacées en France.
De plus en plus de menaces
Parmi les causes qui sont pointées du doigt, il y a l’intensification des pratiques agricoles et la régression des prairies naturelles qui ont entraîné le déclin de nombreuses espèces comme le Râle des genêts, classé «en danger», et la Pie-grièche à poitrine rose, «en danger critique». Cette dernière, en situation extrêmement précaire, ne compte plus aujourd’hui que 30 à 40 couples en France.
Persécutés par le passé, certains rapaces comme le Milan royal restent aujourd’hui victimes de tirs au fusil et d’empoisonnements par des appâts toxiques, malgré leur protection réglementaire.
Parmi les espèces marines, le Pingouin torda et le Macareux moine, déjà victimes de la pollution due aux hydrocarbures, seraient désormais affectés par une réduction de leurs ressources alimentaires liée au changement climatique.
La conjugaison de ces multiples menaces entraîne un déclin marqué de nombreuses populations d’oiseaux à l’échelle de la métropole. Le Râle des genêts a ainsi perdu 50% de ses effectifs en 10 ans, le Pic cendré apparaît en forte régression sur tout le territoire, et une espèce autrefois aussi commune que le Bouvreuil pivoine est aujourd’hui “vulnérable” du fait de son déclin de près de 60% en moins de 20 ans.
En dépit de cette situation préoccupante, l'étude de l'UICN souligne que différents exemples montrent que les efforts de conservation peuvent porter leurs fruits. Les actions de protection des zones humides engagés depuis plus de deux décennies ont permis d’améliorer la situation de plusieurs espèces, comme le Butor blongios et la Guifette moustac. Et après avoir disparu de France pendant près d’un siècle, le Vautour moine niche à nouveau dans les Grands Causses grâce au succès de son programme de réintroduction.
Il est donc essentiel de poursuivre et d'améliorer ces actions de protection.
En savoir + sur la l'étude UICN
* Sondage réalisé à l'occasion des 3èmes Ateliers de la Terre (du 11 au 13 décembre à Courchevel)
Source : UICN
GC.