Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso et les prix Nobel de la Paix Al Gore (2007) et Wangari Maathaï (2004) assisteront demain à l'Elysée à la remise de conclusions du Grenelle de l'Environnement, a annoncé ce soir le porte-parole de la présidence de la République, David Martinon.
Le président Nicolas Sarkozy doit recevoir "l'ensemble des groupes de travail du Grenelle de l'Environnement qui lui remettront leurs conclusions".
Nicolas Sarkozy prononcera demain, à 16h00, un discours sur l'environnement et le développement durable.
Voici ce qu'il faut retenir de cette première journée:
Transports
Cette première réunion a ainsi confirmé la création d'une "écovignette" avec un système de bonus/malus pour les automobiles : L'achat d'une voiture particulière "vertueuse" donnera lieu à "une ristourne", financée par un malus annuel sur les voitures les plus énergivores et polluantes. Les modalités seront définies par un groupe de travail qui va être créé sous peu et qui sera chargé de plancher avant le 15 décembre sur le sujet.
Selon le projet initial d'écopastilles issu des travaux du groupe climat du Grenelle, les voitures émettant plus de 140 grammes de CO2 par km seraient frappées d'un malus, tandis que celles émettant moins de 120 g de CO2/km recevraient un bonus.
Mise en place aussi d'une "écotaxe" pour les poids lourds, le développement du ferroutage ou encore le gel de toute nouvelle construction d'autoroute.
Il n'y aura plus de camions de transit sur les grands axes : ils seront mis sur des trains. Dans ce contexte, seront lancées les autoroutes ferroviaires, avec la construction des deux premières lignes nord sud-ouest et nord sud-est d'ici à 5 ans.
Quand le bâtiment va...
Dans le bâtiment, un consensus a été trouvé sur le renforcement de l'efficacité énergétique des constructions.
L'idée est de passer à 50 kWh/m2/an contre 260 kWh/m2/an actuellement (neuf et ancien confondus) à l'horizon 2012. L'Etat devra montrer l'exemple en rénovant les bâtiments publics dans les trois à cinq ans, a dit Jean-Louis Borloo.
Ce pourquoi Nicolas Sarkozy devra trancher...
La limitation de 10 km/h de la vitesse sur le réseau routier n'a pas fait l'objet d'un consensus et n'a pas été retenue par la table ronde du Grenelle de l'environnement.
La décision d'instaurer ou non une "taxe carbone" sur les produits les plus polluants pour le climat a été laissée à l'arbitrage aujourd'hui du président Nicolas Sarkozy, faute d'accord. Sur ce sujet, deux camps s'affrontent sans surprise. D'un côté les ONG soutenues par les syndicats et de l'autre, le MEDEF, qui demande une évaluation.
Ce point à pourtant valeur de test pour le succès du Grenelle de l'environnement et donnerait un prix au CO2. De plus, comment demander aux citoyens que nous sommes d'investir pour l'environnement si les principaux pollueurs eux, échappent à cette obligation ?
Autre sujet phare qui lui profitera de 12 semaines de travail supplémentaires : Le traitement des déchets. Selon JL Borloo, tous les éléments ne sont pas disponibles pour prendre des décisions importantes. Alliance pour la Planète exige un moratoire sur les incinérateurs. Aujourd'hui, 80 % des déchets ménagers partent en incinération ou en décharges, contre 19% recyclés.
Des premiers résultats appréciés...
"Le ministre a répondu à beaucoup de nos propositions", a reconnu Yannick Jadot, de Greenpeace France, après la séance.
Jean-Paul Basset, de la Fondation Nicolas Hulot, s'est déclaré "très satisfait". "Il n'y a pas eu de points de friction majeur. Toutes les décisions ont été prises par consensus".
Demain sera donc une journée importante pour la planète !
GC.