C'est vendredi... c'est le printemps... c'est aussi aujourd'hui que démarre la semaine sans pesticides, organisée par l'ACAP*, et qui a lieu du 20 au 30 Mars 2009. Pendant 10 jours des associations, ainsi que des collectivités, des jardineries, des agriculteurs, mèneront partout en France des actions variées pour sensibiliser tous les publics sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides et pour prouver que des alternatives viables aux traitements chimiques existent.
Les pollutions engendrées par le modèle agricole dominant ont un impact direct sur notre santé.
Outre l’agriculture intensive qui est en grande partie responsable des effets catastrophiques de ces toxiques, d’autres secteurs sont concerné comme : les espaces verts, les voiries, les jardins, les habitations, les textiles,..
Des pratiques alternatives, à l’utilisation de ces substances chimiques, reconnues comme fiables et économiquement rentables, existent et s’appliquent partout dans le monde et dans tous ces secteurs. C'est pour faire découvrir ces bonnes pratiques qu'est organisée cette semaine "sans pesticides".
Des pesticides dangereux dans nos assiettes !
Les pesticides posent un véritable problème de santé publique. En effet, les effets de faibles quantités de pesticides, en mélange, pendant des périodes longues posent de nombreux problèmes de santé. Des études scientifiques nous montrent ainsi que les personnes exposées aux pesticides ont plus de risques de développer que les autres de nombreuses maladies : cancer, malformations congénitales, problèmes d’infertilité, problèmes neurologiques ou encore système immunitaire affaibli sont plus fréquent chez eux !
Il faut savoir que de nombreux pesticides autorisés et que l’on retrouve dans vos aliments sous forme de résidus sont connus comme étant de possible cancérigènes (92), des perturbateurs du système hormonale (50), reprotoxiques…par les agences sanitaires officielles de l’Union européenne et des Etats-Unis.
Voici quelques exemples de ce que vous trouverez, sans le savoir, dans votre assiette (âmes sensibles, s'abstenir):
Commençons par une simple salade... diététique, agréable quand il commence à faire beau ! Désolé, mais la salade fait partie des aliments les plus contaminés par les pesticides. On y trouve, du Chlorothalonil (Cancérigène possible), de l'Iprodione (Suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien), du Procymidone (Cancérigène probable et perturbateur endocrinien), du Vinclozolin (Cancérigène possible, perturbateur endocrinien et reprotoxique probable), de la Deltamethrine (Perturbateur endocrinien) et aussi du Propyzamide, (Cancérigène probable et suspecté d’être reprotoxique).
Passons aux tomates... elles contiennent des résidus dans 81% des cas dont 7% dépassent les Limites Maximales en Résidus (LMR)!
Un peu de pain ? Le blé peut être très fréquemment traité: jusqu’à 9 traitements en moyenne en Picardie sur du blé tendre. De plus les céréales sont traitées avec des insecticides dans les silos de conservation après récolte, ce qui augmente les résidus. On y trouve, entre autres, de la Delthamétrine (Un perturbateur hormonal) et aussi du Chlorpyriphos-methyl, un neurotoxique !
Il va vous falloir vous réfugier vers des valeurs plus sures... le vin ? 95% des vins de culture « traditionnelle » comportent des résidus de pesticides... Soit, un peu d'eau ? Même pas : 9,0% de la population française a été alimentée en 2003 par une eau du robinet dont la qualité a été au moins une fois non-conforme vis-à-vis des pesticides soit 5,1 millions de personnes. 332 pesticides sur les 369 recherchés ont été détectés dans les eaux mises en distribution au cours de la période 2001 à 2003.
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a présenté en janvier ses dernières analyses portant sur la présence de résidus de pesticides dans les aliments. On apprend que 52,1% au lieu de 45% (en 2006 – chiffres publiés en 2008) des fruits et légumes contiennent des résidus de pesticides avec 7,6% au lieu de 6% (en 2006 – chiffres publiés en 2008) de dépassement des Limites Maximales en Résidus (LMR).
Un tableau bien sombre qui amène tout simplement à considérer la consommation de produits bio comme une réelle alternative, tant que les producteurs des filières traditionnelles (et les politiques), n'auront pas décidé de restreindre l'usage des pesticides... tant que les institutions (comme l'INRA), n'apporteront pas vraiment d'alternatives, et tant que les grands fabricants de produits phytosanitaires feront du lobbying auprès des politiques...
*L’ACAP – Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides – est un collectif d’associations lancé en octobre 2004, à l’initiative du MDRGF. Ce collectif compte aujourd’hui 168 organisations, ce qui représente près de 300 associations réparties partout en France travaillant ensemble sur les risques liés aux pesticides et sur les alternatives à l'utilisation de ces toxiques.
En savoir +
Le site de l'ACAP
Le site de la semaine sans pesticides
Connaitre les actions menées en France
Sources pour les molécules: DGCCRF - 2000