Hier midi, j'ai assisté à une conférence de presse pour un projet que je trouve exceptionnel. SOS Sahel s'engage sur un projet expérimental de renforcement durable de la filière de la gomme arabique, qui vise à améliorer les conditions de vie des villageois, et notamment des femmes, qui ont une place importante dans la gestion économique et sociale de cette région du Sahel.
Tout commence avec un arbre. L'Acacia Seyal. Il pousse presque exclusivement dans les zones arides du Sahel. Un peu après la saison des pluies, un excès de sève s'écoule de son tronc et de ses branches. C'est la gomme arabique friable. Utilisée principalement comme émulsifiant en parapharmacie, en cosmétique et dans l'alimentation (dans certains yaourts, au Bifidus par exemple)...
Dans la culture aficaine, les acacias n'appartienennt à personne, et à tout le monde en même temps. Au Tchad, premier exportateur de gomme arabique friable, les forêts naturelles d'acacias s'étendent sur de vastes étendues, et sont naturellement préservées de tout traitement chimique ou de toute pollution urbaine. C'est donc un produit naturellement biologique. Et pourtant, il y a danger. Ces forêts d'acacias, menacées de disparition - le bois d'acacia étant un produit rentable aussi pour les populations locales, risquent de laisser place à des terres non cultivables, et donc à l'avancée du désert - la désertification avance au Sahel de 5 à 7 km/an.
Chez nous, dans les pays développés, Danone utilise cette gomme dans certains de ses produits laitiers frais (la gamme Activia). Avec son fournisseur CNI, le groupe Danone, à souhaité développer la filière durablement, en visant un triple impact pour les populations : social, avec l’amélioration de l’accès aux services de base ; économique, avec le renforcement de la filière ; et environnemental, avec une gestion rationnelle des ressources naturelles - l'acacia fixe naturellement l'azote de l'air dans le sol, et permet ainsi un enrichissement agronomique des sols permettant à d'autres plantes de pousser.
SOS SAHEL a été sollicité pour mettre en place cette démarche innovante en concertation avec les acteurs locaux. Le projet est financé grâce à un Fonds (300 000 euros versés cette année par Danone), issu des achats de gomme par Danone et CNI.
L’appui à l’activité de cueillette de la gomme va bénéficier en particulier aux groupes nomades et aux femmes, souvent exclues d’autres activités réservées aux hommes. Pour elles, cette activité revêt une importance cruciale. Elle permet d’obtenir un revenu indispensable pour subvenir aux besoins quotidiens de leur famille - la récolte de gomme peut représenter 30% des revenus d'un ménage, mais aussi d’épargner en prévision des périodes de disette. Les femmes constituent un pilier de la sécurité économique des ménages et le soutien de cette activité renforcera leur rôle.
Deux projets sont désormais lancés par cette association entre une grand entreprise et une ONG. L'un au Tchad et l'autre dans la région nord du Cameroun.
La suite bientôt... pour un suivi régulier de ce projet... durable ! Et puis je vous reparle de SOS Sahel trés vite...