A enjeux exceptionnels, mobilisation exceptionnelle.
Le Président de la commission Européenne, Jose Barroso, arborant une jolie cravate verte, salue l'engagement de la société française toute entière. Il précise aussi que les pays membres de l'Europe doivent appliquer ce à quoi ils se sont engagés. Il saluera aussi la contribution de Nicolas Hulot au niveau européen.
"Nous n'avons qu'une Terre, nous devons la défendre"
Le vice Président Al Gore souhaite lui un Grenelle mondial qui permettra d'aller plus loin, plus rapidement. Nos enfants auront la possibilité de se poser deux questions dans vingt ans. Soit, "pourquoi n'ont ils rien fait ?" soit, "comment ont ils trouvé le courage pour faire face à ce défi ?".
Al Gore concluera, "Le process est accéléré par le Grenelle en France, merci pour tout ce que vous faites".
C'est donc avec la bénédiction d'Al Gore et de Jose Barroso que Nicolas Sarkozy a lancé la révolution verte à la française.
"Notre ambition n'est pas d'être dans la moyenne mais d'être exemplaires"
«Ce que j’ai dit ce soir, nous le ferons, et nous le ferons ensemble». Nicolas Sarkozy a repris les intonations de ses discours de campagne, pour évoquer les conclusions du Grenelle de l’environnement. Tout en avouant que la France n'a pas toujours tenu ses engagements européens en la matière, le chef de l’Etat propose une «révolution écologique» touchant nombre de domaines de la vie quotidienne et institutionnelle. Petit résumé des points forts :
Un «plan Marshall pour l’environnement» et les transports. Nicolas Sarkozy propose des «investissements massifs», notamment 1 milliard d’euros en 4 ans pour «les énergies et les moteurs du futur». Il promet aussi des investissements massifs dans les transports écologiques, avec notamment «2000 km de lignes de TGV nouvelles». De même, il compte augmenter le fret ferroviaire et fluvial, de manière à avoir «trois millions de camions en moins» sur les routes de France en 2020. Autre mesure en matière de transports : la possibilité pour les collectivités locales d’expérimenter les péages urbains. Dès 2009, tous les véhicules de l'administration seront des véhicules propres.
Nucléaire : gel des constructions de nouveaux sites. Le chef de l’Etat a adopté une position médiane sur le nucléaire. «Même si je ne veux pas créer de nouveaux sites nucléaires, je sais que nous ne devons pas renoncer à cette énergie», explique-t-il. Il plaide pour que «un euro investi dans la recherche nucléaire se traduise par un euro investi dans les énergies propres», et compte lancer «un plan de développement des énergies renouvelables.
La taxe carbone à l’étude. Nicolas Sarkozy s’engage à «étudier la création d’une taxe climat-énergie», à condition qu’elle vienne «en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail». Il demande en outre à ce que soit étudiée l’hypothèse d’une taxe carbone au niveau européen, notamment en taxant «les produits importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto».
Suspension des OGM-pesticides. Le chef de l’Etat suspend l’utilisation de pesticides ayant recours aux OGM, mais pas de toutes les cultures transgéniques. Il défend notamment ce qu’il nomme les «OGM d’avenir», et défend le droit à des cultures expérimentales.
Rôle renforcé pour les ONG et les associations. Le chef de l’Etat demande à ce que les ONG puissent siéger au Conseil économique et social. Il souhaite également qu’une décision négociée entre associations, ONG, partenaires sociaux et entreprises se substitue à la décision administrative. Enfin, il souhaite que ce soit «aux projets non écologiques de prouver qu’il n’est pas possible de faire autrement», et plus l’inverse.
Le bâtiment, «enjeu majeur». Le chef de l’Etat veut «400.000 rénovations par an» dans le bâti ancien, avec une priorité donnée aux HLM. «Avant 2012, tous les bâtiments nouveaux seront construits à la norme basse consommation d’énergie, et avant 2020, tous les bâtiments nouveaux seront construits de manière à avoir un bilan en énergie positive», promet le chef de l’Etat, qui explique que cet «investissement» permettra de créer «100.000 emplois dans le bâtiment et 40.000 dans le secteur de l’énergie», avec à la clé «une baisse de 40% de la facture énergétique des ménages» d’ici 2020.
Du bio dans les cantines. En matière d’alimentation et de santé, Nicolas Sarkozy souhaite «un repas issu de l’agriculture biologique servi par semaine dans les cantines scolaires». Il veut également «multiplier par cinq les crédits consacrés à la veille environnementale» sanitaire, et demande à Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, de «réduire de 50% l’usage de pesticides dont la dangerosité est connue» d’ici 2010.
Sources: Elysée, GC, Le Figaro
GC.