Avec 21 millions d'habitants, l'Australie n'apparaît a priori pas comme l'un des gros pollueurs de la planète.
Pourtant, selon une étude dévoilée la semaine dernière par le Center for Global Development, le pays aurait les centrales de production d'énergie les plus polluantes au monde et serait le plus gros émetteur de gaz à effet de serre par habitant.
Le rapport est tombé à point nommé dans une campagne électorale pour les législatives accordant une grande place au changement climatique. Avec la sixième année consécutive de sécheresse et les réservoirs des grandes villes à des niveaux historiquement bas, l'opinion publique commence à s'alarmer.
Les hommes politiques, qui n'y accordaient pas grande attention lors des précédentes élections fédérales, en 2004, ne peuvent plus se permettre de se taire sur le sujet.
Aussi les Australiens ont observé attentivement les propositions des deux principaux partis.
D'un côté, le premier ministre libéral, John Howard, était jusqu'à récemment un climate sceptic ("sceptique du climat"), hostile à des changements susceptibles de nuire à l'industrie du pays, en particulier à la production de charbon, dont l'Australie est un gros exportateur.
En revanche, le Parti travailliste, a pour lui un "ministre fantôme" de l'environnement très populaire, Peter Garrett, ex-chanteur du groupe de rock Midnight Oil. Surtout, Kevin Rudd, le leader travailliste, a martelé toute l'année son intention de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
C'est donc logiquement que Kevin Rudd, du parti travailliste, à annoncé dimanche la victoire de son parti avec pas loin de 53% des voies. M. Rudd devrait donc ratifier le texte du protocole de Kyoto et se rendre à Bali en décembre pour participer à la conférence pilotée par l'ONU qui doit tracer une feuille de route de négociations afin de donner une suite aux engagements de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
Source: Le Monde.fr
GC.