C'est la fin de l'année et à une semaine de Noël, il fait froid, c'est le rush des cadeaux, médias et blogs se réjouissent des aventures chez Mickey du président...
Côté environnement, la conférence de Bali s'est terminée sur un constat plus que mitigé. Le pire a-t-il été évité ? Faut-il faire confiance aux gouvernements et administrations pour agir vraiment ? Il semble en fait y avoir un fossé énorme entre les attentes et les volontés des citoyens et l'engagement politique face à l'urgence de prendre des décisions fortes...
Voir l'excellente analyse de Corinne Lepage sur son blog.
C'est ainsi que l'engouement déclenché par le Grenelle de l'environnement semble lui aussi s'essouffler. Le constat semble largement partagé par beaucoup : Ca ne va pas bien... Très satisfaits après le discours de Nicolas Sarkozy, en conclusion de mois de travail autour de l'environnement, la plupart de ceux qui ont participé à cette "grande première écologique", sont aujourd'hui méfiants et déçus.
Premier contentieux, les transports : L'éco-pastille, première mesure annoncée, ne correspond pas à ce qui avait été acté. Ce qui été annoncé, été une redevance annuelle, et pas seulement à l'achat.
L'absence de traduction budgétaire pour 2008 suscite également des mécontentements.
Le dossier sur les OGM ne rassure pas non plus. Le projet de loi qui sera présenté aujourd'hui en conseil des ministres mentionne la liberté de produire et consommer avec ou sans OGM. Selon les associations écologistes, le "avec" ne figurait pas dans ce qui avait été annoncé lors de la conclusion des tables rondes du Grenelle. Certes, dans l'attente des conclusions de la Haute Autorité mise en place, la commercialisation est suspendue. C'était a priori la solution la plus rapide, selon le MEDAD, mais les ONG réclament une clause de sauvegarde qui empéchera toute culture d'OGM en 2008.
L'administration est désignée aujourd'hui comme responsable de ce manque de réalisme et de dynamique. Il y a un goût de revanche de la part de l'ensemble des ministères... En fait les mesures décidées par le Grenelle de l'environnement doivent être validées au niveau interministériel, et c'est là la difficulté. Le super ministère du développement durable ne semble pas avoir le soutien espéré de la part de l'ensemble du gouvernement.
Les ONG réclament désormais un nouveau départ. La Fondation Nicolas Hulot propose des rendez-vous mensuels des différents groupes de travail, pour préserver la dynamique du Grenelle, qui doit rester le moteur.
Hier en déplacement en Camargues à l'occasion de la publication de la loi réformant le statut du parc naturel régional de plus de 100 000 hectares, Nicolas Sarkozy, accompagné de Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est engagé à tenir "intégralement" toutes les décisions adoptées lors du Grenelle de l'environnement. "Je ne me laisserai arrêter par personne (...), des décisions ont été prises, nous les appliquerons".
Jean-Louis Borloo rassemblera demain l'ensemble des ONG, collectivités, syndicats, afin de prouver que l'envie d'agir pour la planète est toujours là.
GC.