Depuis quelques mois, Daniel Cohn-Bendit est de retour dans la vie politique française, à la manœuvre pour créer et rassembler la « galaxie écologiste » française dans une liste qu'il veut ouverte pour les prochaines élections européennes de mars 2009. L'objectif : tenter de sauver l'écologie politique française et la faire survivre à la débâcle de l'élection présidentielle de 2007.
Celui que la presse nommait en 68 "Dany le rouge" est désormais au cœur de l’équation que tentent de résoudre les écologistes en France : comment parvenir enfin à convertir dans les urnes l’intérêt général grandissant pour l’environnement ? Le député européen, élu vert du parti écologiste allemand Die Grünen, a appelé, lors de l'université d'été des Verts, à la constitution d’une large liste de rassemblement.
Il y a prôné la constitution pour les européennes d'une liste baptisée « Europe Ecologie » qui rassemblerait, outre l'ex-leader de Mai 68, des représentants d'ONG environnementales et de la société civile, dont José Bové et des proches de Nicolas Hulot.
Le parti de gauche des Verts se prononceront sur ce point les 13 et 14 septembre lors de leur parlement interne. L'Alliance écologiste indépendante, regroupant notamment des membres du MEI et de Génération Ecologie, a annoncé hier qu'elle était prête « à discuter avec les écologistes de gauche en train de se regrouper derrière Daniel Cohn-Bendit ».
Dans un message vidéo envoyée à Toulouse, Nicolas Hulot a lui estimé que «le temps est à la régulation». Dans un extrait qui n'a pas été diffusé, il a lancé: «Je ne suis plus dans le rôle du Pacte écologique. Tout ça c’est révolu.» Le voilà donc qui sort les flèches et dénonce aussi un «ministre français [Bernard Kouchner] à moitié convaincu» de l’urgence écologiste.
L' ironie du sort c’est que c'est le Grenelle de l’environnement, initié et mis en place par le gouvernement, qui a permis aux écologistes politiques, associatifs et altermondialistes de nouer des liens en formulant des propositions. Aujourd’hui, c’est justement la critique du même Grenelle et de sa mise en œuvre qui sert de moteur à ce rassemblement des écologistes de gauche.
Justement, il semble que la composition de la liste, son profil et son ouverture font encore largement débat. Ce rassemblement doit-il être ancré à gauche, comme le réclame Noël Mamère, ou garder des contours plus flous pour accueillir des personnalités de droite, comme le souhaite Jean-Paul Besset, bras droit de Nicolas Hulot ?
Toujours est-il que le concept d'union et de discussion du Grenelle semble séduire les écologistes. Mais comment engager un tel rassemblement politique de gauche avec des représentants d'associations qui, si ils sont des fervents défenseurs de l'environnement, ne se sentent pas forcèment engagés dans un combat politicien à gauche? Quand Cécile Duflot, prône, elle, une union "pour faire barrage à Sarkozy", est ce qu'elle se situe toujours dans la défense de l'environnement ou dans une manœuvre politicienne pour servir des intérêts purement partisans ? L'écologie de gauche me dérange... Dans ce sens, il me semble que l'on peut être plutôt de droite ou plutot de gauche et avoir le droit de défendre des idées écologistes. Cela ne me semble pas vraiment incompatible. Vive l'écologie apolitique... Devant l'urgence de la situation, car il y a toujours urgence, le temps est-il à l'écologie politicienne ?
Pour moi, l'écologie n'est pas une farce politicienne et la seule issue pour lui permettre d'avoir un poids suffisant dans les décisions politiques, serait de donner plus de pouvoirs de décisions aux ONG et aux associations représentatives, sans obligatoirement passer devant le parlement pour enterriner tel ou tel rojet. On l'a vu, nos parlementaires reste moins sensibles à notre avenir qu'à certaines "obligations" aux considérations électives !
Source : Le Figaro - Libé et AFP
GC.