Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, avec Allain Bougrain-Dubourg, Jean-Louis Etienne ou encore Marc Jolivet, participait le 28 Août dernier, à un des débats proposés par l'université d'été du MEDEF : "La vie en vert pour voir la vie en rose".
Cette conférence - débat à tenté de répondre à plusieurs questions :
Ecologie et libéralisme, enfin main dans la main ? D’une économie linéaire (extraire, transformer, jeter) à une économie circulaire (récupérer, transformer, recycler) ? Mesurer l’épuisement des ressources pour pondérer les chiffres de la croissance ? Et l’entreprise dans tout ça ? Le développement durable : l’atout concurrentiel de la France !
Crédit photo : François Van Zon
Voici quelques morceaux choisis du discours de Nathalie Kosciusko-Morizet :
"La vie en vert pour voir la vie en rose, voilà un programme réjouissant.
J’ai effectivement la conviction qu’aujourd’hui l’écologie est enfin perçue comme le grand enjeu du 21ème siècle. Cette prise de conscience s’est d’ailleurs généralisée à l’ensemble de la société française. La création du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du
territoire en est l’illustration.
L’écologie, c’est toujours un peu compliqué. La préservation de notre planète peut heurter les intérêts et pire que les intérêts, les habitudes, voire les idées que l’on peut avoir sur la société. Mais, l’écologie, ce n'est pas juste une politique de secteur, c’est une révolution, une transformation en profondeur de notre mode de production et de consommation.
Aujourd’hui les chiffres sont là, l’opinion publique a basculé, tout le monde veut réduire sa facture énergétique ; chacun veut savoir ce qu’il y a dans son assiette ; chacun exige de boire une eau de qualité. Une demande écologique existe. Les marchés sont en train d’émerger : dans le bâtiment, dans
l’automobile, dans l’agriculture bio, dans le textile. Les produits trop gourmands en énergies fossiles ou en emballages, les consommateurs n’en voudront plus.
L’enjeu économique de la politique environnementale n’est donc pas de promouvoir une économie désindustrialisée, mais une économie plus sobre en carbone, en énergie et en ressources naturelles non renouvelables. Une économie circulaire fondée sur la réduction et le recyclage des déchets, et plus
généralement sur une utilisation plus efficace des ressources. L’objectif étant de se libérer du pétrole, pour baisser notre consommation énergétique, pour rénover thermiquement les logements, pour construire en meilleure qualité tout de suite, pour développer les transports en commun.
Cette révolution environnementale et énergétique qui s'annonce sera aussi une révolution industrielle. Aucun des grands défis écologiques : émission de CO2, dépollution, assainissement, recyclage, énergies alternatives, etc., ne trouvera de réponse crédible sans la contribution innovante de l'industrie.
Je suis profondément convaincue que l’écologie et les mesures qui l’accompagnent ne sont pas un fardeau, mais plutôt une formidable opportunité pour nos territoires et nos industries et une source de création d’emplois, pour la plupart non délocalisables.
L’écologie est et sera dans les années à venir un véritable moteur de transformation de l’économie et de la société. Ce n’est pas l’écologie qui suscite des questions. C’est elle qui permet de trouver des solutions, des opportunités.
L’écologie n’est pas une contrainte à la croissance, c’est une nouvelle source de perspectives et de compétitivités. Le monde vert que nous préparons nous permettra un avenir rose...".
Nathalie Kosciusko-Morizet - Université du MEDEF - 28/08/08
GC.