Intérogé par Le Figaro sur la sortie de son livre «Tuons-nous les uns les autres», un livre-plaidoyer en faveur de l'écologie, le député UMP de Moselle estime que ces enjeux ne sont pas assez pris en compte par la majorité parlementaire.
Extraits :
Pourquoi ce livre au titre provocateur ?
J'ai fait ce livre car je me suis rendu compte, au travers du débat sur les OGM ou d'autres épisodes, qu'on recommence les mêmes erreurs que par le passé en matière d'environnement. Nous avons inscrit le principe de précaution dans la Constitution, mais il y a un refus philosophique et une stratégie de contournement technique à ce principe. Mon livre est un plaidoyer pour ce principe de précaution.
L'écologie n'est-elle pas plutôt une valeur de gauche ?
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les sondages montrent que les électeurs de droite sont plus sensibles aux thématiques environnementales que ceux de la gauche « non verte ». Mais cette sensibilité ne se retrouve pas au niveau des élus UMP. Il y a un décalage générationnel et une visioon encore souvent uniquement productiviste. Sans parler de l'influence des lobbys, qui sont légitimes, mais très présents au Parlement.
"Pourtant, l'écologie est un combat qui se situe au-delà du clivage gauche-droite."
Je crois que l'écologie, contrairement à ce qu'affirme l'extrême-gauche, est compatible avec l'économie de marché. Et c'est tant mieux, car le marché est aujourd'hui partout. Mais au sein de ma famille politique, surtout chez les plus libéraux, il est encore difficile de faire prendre en compte la nécessité de comptabiliser l'environnement dans la croissance...
L'exécutif est-il toujours aussi présent et attentif à imposer les thématiques écologiques ?
Je suis convaincu que Nicolas Sarkozy est en prise avec la société sur les questions d'environnement et veut aller au bout de l'esprit du Grenelle, tout comme Jean-Louis Borloo ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais, à Bercy ou à Matignon, on rencontre, dans les services, une résistance à la fois culturelle et structurelle sur ces questions.
Il faut aussi plus d'exemplarité. A l'Assemblée, alors que nous recevons des kilos de papier par jour, nous ne faisons toujours pas de tri sélectif !
Un pôle écologique...
Avec d'autres membres de l'UMP, Lionnel Lucca, Serge Lepeltier, Fabienne Keller… nous avons décidé cette semaine de créer un vrai pôle écologique au sein de la majorité.
On va transformer mon mouvement, Ecologie responsable, en véritable courant et lancer des délégations au niveau des communes, des départements, pour démontrer la compatibilité de l'écologie avec l'économie de marché ...
Source : Le Figaro.fr
GC.