Le glaciologue Claude Lorius et le brésilien José Goldemberg doivent recevoir aujourd'hui, à Tokyo, le prix Blue Planet, l'une des plus prestigieuses récompenses internationales dans le domaine de l'environnement.
Dans une interview accordée au journal Le Monde.fr, il se dit pessimiste sur la réversabilité du phénomène de réchauffement climatique.
"L'arrêt de l'utilisation des CFC (chlorofluorocarbures) a permis de réduire le trou dans la couche d'ozone, mais en ce qui concerne la crise climatique, on sait que même si on stabilisait aujourd'hui les émissions de CO2, ce gaz à effet de serre ne disparaîtrait pas pour autant. Il est là pour un moment...".
"Ce que nous devons comprendre, c'est que nous entrons dans une nouvelle ère, l'anthropocène, où pour la première fois dans l'histoire de la Terre, l'homme gouverne l'environnement. Il est la première cause des menaces et modifications qui pèsent sur la planète : à lui de savoir ce qu'il veut en faire et comment il va se comporter avec elle".
"Avant, j'étais alarmé, mais j'étais optimiste, actif, positiviste. Je pensais que les économistes, les politiques, les citoyens pouvaient changer les choses. J'étais confiant dans notre capacité à trouver une solution. Aujourd'hui, je ne le suis plus...sauf à espérer un sursaut inattendu de l'homme", explique-t-il".
Le prix "Blue Planet", de la Fondation japonaise Asahi Glass, a été attribué au scientifique français, (c'est une première pour un français), pour sa contribution à la mise en évidence des changements climatiques à partir de l'analyse du coeur des glaciers de l'Antarctique, où il a effectué de très nombreuses missions.
Source: AFP
GC.