Je vous ai beaucoup parlé de communication responsable dernièrement. Lors d'un petit déjeuner de communicants responsables (ici), d'une réunion bloguesque chez Bouygues (ici) et d'une interview verte d'Alessandra Calzola, responsable environnement chez Dell (ici).
Je vous ai dit aussi que le sujet était complexe... pour preuve, l'association "Agir pour l'environnement" s'indignait la semaine dernière de la communication de Bouygues sur le sujet, alors que nous sommes quelques blogeurs "spécialisés" à avoir trouvé que leurs intentions étaient louables...
La question pour le coup est de savoir si une entreprise qui, effectivement, construit des routes, des bâtiments... peut avoir une stratégie de pratiques plus respectueuses de l'environnement, plus sociales, et communiquer pour les faire connaitre, sans s'attirer les foudres des associations écologistes...
Associations qui certes, font leur travail de lanceurs d'alertes et de surveillance, mais qui risquent aussi de déclencher une certaine réticence, voir un refus, pour les entreprises, à s'engager sur le sujet du développement durable.
C'est donc complexe... de faire la bonne mesure entre les entreprises qui communiquent sur de vrais engagements, et celles qui se servent du sujet pour passer un vernis vert sur des activités qui n'ont rien de durables.
> La mise en place d'un cadre plus strict
Les Amis de la Terre réclament un cadre juridique contraignant au niveau international, afin d'obliger les entreprises à assumer leurs responsabilités. Les prix Pinocchio du développement durable ont pour but d'illustrer et de dénoncer les impacts négatifs de certaines entreprises françaises, en totale contradiction avec le concept de développement durable qu'elles utilisent abondamment.
En soulignant "l'inéficacité des approches volontaires", les Amis de la Terre précisent que tandis que les entreprises bénéficient de retombées positives en termes d'image auprès de leurs actionnaires, de leurs clients et des citoyens, elles ne s'engagent en contrepartie que sur des grands principes généraux peu opérationnels, et ne sont pas redevables de leurs actes en cas de non-respect de ces approches volontaires.
> Les prix Pinnochio
Afin de dénoncer publiquement ce décalage entre les "beaux discours" d'un côté, et la réalité des actes des entreprises de l'autre, les Amis de la Terre décerneront trois prix Pinocchio , en référence naturellement à la fameuse marionnette en bois et à sa très personnelle conception de la vérité :
– Un prix "Droits humains", remis à l'entreprise ayant perpétré les violations les plus graves des droits humains (y compris les droits sociaux, salariaux et sociétaux) parmi les nominés : Suez (pour la privatisation de l'eau en Argentine), Louis Dreyfus (conditions de travail autour de la production d'éthanol au Brésil), Société Générale (Construction du barrage d'Illisu en Turquie), Alstom (Déplacement des populations - Barrage au Soudan).
– Un prix "Environnement", remis à l'entreprise ayant généré les impacts environnementaux les plus lourds parmi les nominés : Total (torchage de gaz au Nigéria), Areva (Incidents de la centrale du Tricastin), BNP Paribas (Financement d'une centrale nucléaire en zone sismique en Bulgarie), Crédit Agricole (financement d'une usine polluante en Uruguay).
– Un prix "Greenwashing", remis à l'entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles parmi les nominés : La CNIM (lobbying pro-incinération), Areva, Total et Renault.
Ces prix seront décernés par les internautes, sur la base de quatre nominés par prix.
En savoir plus sur le prix Pinocchio
GC.