Alors que nous sommes en plein dans la semaine sans pesticides, alors que France Nature Environnement s'est vu infligé une amende de 3000 euros à verser au fabriquant du Cruiser, Natacha Calestrémé, réalisatrice du film/documentaire "Disparition des abeilles: la fin d'un mystère", explique, à l'occasion d'un dossier de Sciences et Avenir, comment la piste des pesticides, responsables selon elle de la surmortalité des butineuses, s’est imposée après trois ans d’enquête.
Sciences-et-Avenir : Des chercheurs du monde entier se penchent sur la disparition des abeilles. Vous auriez résolu le mystère?
Natacha Calestrémé: Avec Gilles Luneau, grand reporter et journaliste spécialiste en agrochimie (Nouvel Observateur), nous étions convaincus, que les abeilles mouraient par une conjonction de phénomènes, victimes de parasites, de champignon, de virus, d’ondes électromagnétiques etc… Des causes multifactorielles. Petit à petit, nous nous sommes aperçus qu’il ne fallait pas confondre cause et conséquence. Si les abeilles résistent mal à ces pathologies c’est d’abord parce que leur organisme est affaibli.
Qu’est-ce qui les affaiblit?
Les pesticides. Et plus précisément, la recombinaison des molécules entre elles. Un herbicide conçu contre les mauvaises herbes a peu d’impact sur les abeilles. Un fongicide, utilisé contre les champignons, également. Mais ces deux produits mélangés dans le sol provoquent un cocktail chimique dont les dégâts sur les abeilles sont phénoménaux.
A lire:
> L'interview complète de Natacha Calestrémé dans le Nouvel Obs.com
> L'interview de Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS
> L'interview de Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS
> L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) revient sur les conclusions de son dernier rapport, qui n’exclut pas la responsabilité des pesticides.
Le film «Disparition des abeilles: la fin d'un mystère», diffusé par France 5, est proposé ce mois-ci en DVD aux lecteurs de Sciences et Avenir avec le dernier numéro (Avril) à 6€90 avec le DVD.