Le 5ème Forum mondial de l’eau, le plus grand évènement au monde du secteur de l’eau, se tiendra à Istanbul, en Turquie, du 16 au 22 mars 2009. Il mettra en avant la crise de l’eau sur la scène politique internationale.
Organisé tous les trois ans, le Forum rassemble des parties prenantes de tous horizons dans le but de trouver des solutions durables aux défis mondiaux de l’eau. Plus de 3 000 organisations présentes et plus de 10 000 participants se pencheront sur la mise en valeur des ressources en eau.
L'occasion de se pencher sur une technologie originale : Une usine pour récupérer la rosée...
Créée en 1999, l'Opur (Organisation Pour l'Utilisation de la Rosée) réunit des chercheurs du monde entier autour d'un projet prometteur : produire de la rosée grâce à des condenseurs et optimiser sa récolte pour approvisionner les pays arides.
Partant d'un principe physique simple (la vapeur se transforme en eau liquide, au contact de l'air avec un objet très froid), l'Opur a recherché des matériaux permettant d'augmenter le refroidissement naturel et ont déterminé l'inclinaison optimale pour récolter les goutelettes d'eau.
Ses résultats permettent aujourd'hui d'aménager des toits déjà existants et de réaliser en Inde une usine de 15 000 m² capable de recueillir 1 000 à 7 000 litres d'eau. "Le problème de la rosée est son rendement maximum limité à 0,5 à 0,7 litre par m² et par nuit, explique Daniel Beysens de l'Opur. Ce nest pas beaucoup, mais c'est tout de même énorme quand il n'y a rien d'autre !"
Ce principe est mis en œuvre dans l’usine du Gujarat par Opur et l'Indian Institute of Management. Le site d’une ancienne mine à ciel ouvert a été choisi pour mener à bien cet ambitieux projet. Sur 850 m2, les tranchées parallèles, remodelées, ont été tapissées du fameux film, constituant ainsi un condenseur géant. À terme, ce système devrait couvrir une superficie totale de 12.000 m2 et permettre de récupérer de 1.200 à 6.000 litres d’eau toutes les nuits.
Un projet similaire est aussi mis en place au au Maroc, plus précisément dans la région de Mirleft, à 150 km au Sud d’Agadir. L’objectif est d’implanter le procédé près de l’école élémentaire du village d’Idouasskssou, à 7 km à l’est de Mirleft à l’intérieur des terres, pour apporter une production quasi quotidienne d’eau, destinée soit aux besoins personnels des habitants, soit au développement d’une micro-agriculture.
Daniel Beysens dresse une cartographie mondiale des sites à rosée. "Il y a partout de l’humidité dans l’air, même dans les zones désertiques, explique-t-il. En la collectant, on offre une nouvelle source d’eau à des régions qui ont peu de pluies ou dont les nappes phréatiques sont polluées."
Une goutte d'espoir pour les endroits les plus arides de la planète.
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Source : Aujourd'hui l'Inde