Dépenser des milliards pour protéger la diversité de la vie animale et végétale permettrait un retour sur investissement cent fois supérieur sur le long terme, estime une étude de l'économiste indien Pavan Sukhdev publiée la semaine dernière...
Plus d'un milliard d'autochtones dépendent directement pour leur subsistance des récifs coraliens, des forêts, des mangroves et d'autres formes de ce capital naturel.
Et si les leaders politiques ne prennent pas rapidement des mesures radicales pour enrayer la destruction de ces ressources, conflits, famines et réfugiés climatiques seront inévitables, avertit ce rapport.
Ces travaux, réalisés à la demande notamment de la commission européenne et des ministres de l’environnement du G8, s’inscrivent dans les réflexions menées aux niveaux national et international pour donner leur juste place aux écosystèmes et à la biodiversité dans l’élaboration des politiques et l’utilisation des instruments politiques.
"Reconnaître et donner un prix aux services rendus par la nature à la société doit devenir une priorité pour les responsables politiques" - Pavan Sukhdev.
Investir quelque 45 milliards de dollars par an dans le développement des zones protégées sur terre et en mer permettrait d'assurer des bénéfices de l'ordre de 4 à 5.000 milliards de dollars par an après quelques dizaines d'années, estime l'économiste...
Ainsi, la plantation l'an dernier de 12.000 hectares de mangroves dans le sud du Vietnam a coûté environ 1 million de dollars mais devrait permettre d'éviter les dépenses d'entretien des digues qui représentent plus de 7 millions de dollars chaque année.
Pour certains écosystèmes cependant, il est peut-être déjà trop tard.
Ainsi, les récifs coraliens tropicaux, dont dépendent près de 500 millions de personnes sur la planète, sont déjà sur une pente descendante avec une augmentation de température d'un peu moins de 1 degré depuis l'ère pré-industrielle.
"500 millions de personnes qu'il faudrait prendre en charge: que ferez-vous si - et plus probablement 'quand' - le problème se posera", interroge Pavan Sukhdev.
"Les solutions au changement climatique se trouvent dans les ressources naturelles. On peut utiliser la restauration des écosystèmes pour l'adaptation (au changement) et on doit utiliser les écosystèmes - les forêts, les océans - comme outil principal d'une réduction" des émissions de gaz à effet de serre, estime l'économiste.
L'étude, soutenue par le programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), a été lancée par la Commission européenne en 2007 et sa version finale devrait être présentée en octobre 2010.
Dans une première phase présentée en mai 2008, Pavan Sukhdev avait estimé que l'érosion de la biodiversité représentait un coût évalué entre 1.350 et 3.100 milliards d'euros par an.
Voir le rapport (en anglais)
Source: AFP
GC.
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