Dans un entretien aux Echos, Michel Rocard, ancien premier ministre et président de la conférence sur la taxe carbone, qui vient d'être rejetée par le Conseil constitutionnel, préconise de "supprimer le système de marché de quotas européens et le remplacer par une taxe carbone européenne".
Taxe carbone ? C'est quoi ?
La taxe carbone est une taxe environnementale évaluée proportionnellement à l’émission de dioxyde de carbone et dont le montant avait été récemment fixé en France à 17 euros la tonne de CO2. Les produits ayant nécessités moins d’émissions de dioxyde de carbone pour leur production sont donc favorisés par la mise en application de cette taxe.
Selon ses défenseurs, la taxe carbone est une taxe écologique incitant les particuliers et les entreprises à changer leurs habitudes et à limiter les émissions de CO2. Une taxe qui permet aussi aux ménages et aux entreprises de se préparer pas à pas à l'augmentation inéluctable du prix du pétrole, plutôt que de durement la subir. On revient un peu sur l'idée, par exemple, de la taxe pique-nique, qui faisait augmenter le prix des couverts en plastique, afin de nous faire préférer l'utilisation de couverts non jetables...
Pour ses détracteurs, la taxe carbone est discriminatoire dans le sens où ce sont les ménages les plus pauvres qui subiraient le plus cette taxe verte...
"Mon avis de citoyen, dans le contexte de l'échec des négociations de Copenhague, est qu'il faut en profiter pour supprimer le système de marché de quotas européen et le remplacer par une taxe carbone générale appliquée à l'ensemble des pays européens" précise dans cet entretien Michel Rocard.
Une histoire de mots.
On peut souligner la bonne volonté de vouloir mettre en place un système qui rend moins couteux les biens lus respectueux de l'environnement... mais dans ce flou, il y a aussi une histoire de mots et de communication... Pourquoi en effet n'avoir pas fait passer l'idée d'une "contribution" écologique plutôt que le sentiment d'une nouvelle taxe, un nouveau prélèvement dans des comptes en banque bien bas ?
La force d'une fiscalité verte ne doit elle pas se baser, et se communiquer, sur une opportunité d'économies plus que sur une nouvelle sanction financière pour les ménages et les entreprises ?
De son côté, Nicolas Sarkozy à relancé hier l'idée d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne. "Je suis pour la liberté du commerce. Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait imposer des contraintes environnementales à nos entreprises et accepter d'importer des produits fabriqués dans des pays où on ne respecte aucune contrainte environnementale", a jugé le chef de l'Etat.
La nouvelle version de cette "contribution" sera présentée le 20 janvier par Jean-Louis Borloo. Cette nouvelle mouture devrait cette fois inclure les industries les plus polluantes... A suivre...